Coups d’humeur et billets de gueule

Coups d’humeur et billets de gueule

SUS aux modernes lolitas

A force d’entendre de plus en plus souvent des voix de Lolita, des voix qui minaudent un peu partout sur les ondes, les écrans grands et petits, aux micros des supermarchés, et en bien d’autres lieux encore, dont et surtout les milieux du showbaise, on pourrait peut-être sérieusement se demander si ceux qui orientent à plaisir le goût des foules au lieu de s’occuper uniquement de leurs oignons ne participent pas sournoisement au développement d’une société s’aventurant sans aucune vergogne sur les pentes glissantes et salement boueuses de la pédofolie.

Jean-Louis Layrac

Humeur

Atrocement battue pendant près de cinquante ans par une brute immonde qui en outre s’est complu à violer leurs filles, complètement à bout de souffle, elle abat cette bête sauvage la bien-nommée, et elle fait l’objet d’une grâce présidentielle partielle par la plus haute autorité du pays.
Un point, ce devrait être tout.
Mais les experts ( en quoi ? ) jugent qu’elle n’est pas prête à assumer sa liberté.
En fonction de quoi ? De quel droit ?

Que notre époque finisse de trouver chaque jour une nouvelle raison de couper les poils du cul en quatre. Que des experts de toute nature et de tout acabit foutent un peu la paix au monde et le laissent vivre, il est déjà si mal en point.
Qu’on laisse cette malheureuse femme finir sa vie, sinon en paix avec elle-même car elle seule en son for intérieur peut en juger, mais libre de sa liberté, d’une liberté qu’elle n’a peut-être jamais eue. Interdisons-nous de juger un acte dont personne, je dis bien personne, ne peut savoir quel aurait été son propre comportement en pareille circonstance.
Et finissons-en avec ces polémiques quotidiennes qui finissent par ne distraire que les imbéciles et les désœuvrés, et surtout par permettre à ceux qui s’érigent un peu trop vite en censeurs de pontifier complaisamment en se contemplant leur propre ( ? ) nombril.

Jean-Louis Layrac

La cour des miracles

L’autre jour, je suis allé faire un tour à la cour des miracles.

L’aboyeur de service, imperturbable, annonçait :

Les gosses martyrisés, les crève-la-faim, les sans famille, les faméliques, les suppliciés, les assassins, les tricheurs, les profiteurs, les violents, les violeurs, les menteurs, les chauffards, les cinglés, les pervers, les pédophiles, les torturés de la braguette, les mal-baisés, les baise-mal, les stars bouchonnées du show-baise, les sonnés du hach, les tire-au cul, les drogués de tout poil, les culs véreux…

J’ai fini par crier : assez, assez, n’en jetez plus, la cour est pleine.

Eh bien, j’avais troublé l’ordre public.

On m’a regardé de travers.

Jean-Louis Layrac